lundi 24 août 2009

Charlie et Lulu, respectivement Directeur et Contrôleur Usine.

La condition inhumaine des toutous Argentins

Je suis de retour en Argentine.

Dans la voiture avec chauffeur qui m'emmenait vers l'usine (Warhol disait que chacun aura son heure de célébrité, moi j'ai mon heure grosse légume), en traversant une banlieue pauvre de Buenos Aires juste avant la zone industrielle, ce que j'ai pu voir m'a fait dresser les cheveux sur la tête.

Les occupants d'un petit pavillon avaient enfermé leur chien sur l'appui de fenêtre, entre le double battant et les barreaux. Le toutou, de grande taille, ne pouvait plus bouger. Le pire, c'est qu'il avait l'air de trouver ça tout à fait normal, poursuivant sa mission de garde, très alerte, regardant consciencieusement à droite et à gauche pour voir s'il y avait du danger (il pouvait juste passer la tête au travers des barreaux).

Lorsque j'ai raconté ça aux collègues Argentins, ils ont eu l'air de trouver ça sinon normal, du moins habituel. Ici, les citoyens sont endurçis par la souffrance. Moi, je reste traumatisé. J'ai sans doute trop d'empathie pour le chien. Le chien est forcément trop con pour se rendre compte. Trouve-t-il ça normal ? Il ne connait rien d'autre.

Ou bien, inconsciemment, je fais peut-être un parallèle exagéré avec ma propre situation. Qu'est-on prêt à accepter par la force de l'habitude ? Mes conditions de travail m'éloignent de l'état de nature, de même que ce toutou qu'on empêche de courir en l'intégrant à la façade de la maison. Le chien devient un ornement mural fonctionnel.

Le consultant en système d'information est-il virtuellement un composant déraciné qui perd son Moi en gagnant sa Fonction ? Ma désincarnation progressive est-elle une conséquence inévitable de mon encastrement dans le circuit professionnel, le traitement de l'information ou la stratégie IT ? Et en plus du reste, je n'ai même pas de monnaie locale pour pouvoir tirer un capuccino à la machine à café du coin.

EF

jeudi 20 août 2009

Auto-régulation sociale et suicide collectif chez les chiens de prairie

J'entends aborder ici un sujet lourd : la surpopulation.

J'ai vu dans un reportage animalier que les chiens de prairie (sorte de grosses marmottes américaines de plat pays) pratiquent le suicide collectif : lorsque la densité de population dépasse un certain seuil par mètre carré de touffe, ils migrent vers le littoral et se jettent littéralement à l'eau, par paquet de plusieurs milliers, et ils se noient.

Alors la question est :
- comment se déclenche ce mouvement de foule chez les rongeurs ? Est-ce une envie collective irrépressible ? Ou bien un leader naturel (ou plusieurs) est chargé de communiquer d'une manière ou d'une autre son mal de vivre aux autres, entraînant tous ces millions de baigneurs à sa suite ?
- la compréhension de ce type d'impulsion animale pourrait-elle aider à mieux cerner les motivations des extrémistes islamistes ? Le sujet étant un Ousama Ben Marmotte théorique en tant qu'élément catalyseur de la psycopathologie de groupe.
- serait-il possible d'induire ce genre d'autorégulation au sein d'autres population, comme celle des consultants ?

Bien à vous,
EF


Merci à ED d'http://auto-ed.com/blog/ pour son support.